Pollutions

When I was a child, my father, Captain Cousteau, explorer and oceanographer, sometimes scolded me for an attitude or behaviour that had an unfortunate outcome. “I didn’t do it on purpose!” I would say in my defense. And his answer was always the same: “You could have meant not to do it”.

More than 3.8 billion years ago, microscopic marine organisms were the source of a new molecule on our planet, a waste product of their metabolism, rejected in water and air: oxygen. Bubble by bubble, these tiny settlers oxidized not only the whole of the Earth’s crust, but also all the oceans. This oxygen, highly toxic for all the other micro-organisms that had until then been masters of the planet, formed the ozone layer upon contact with the ionizing rays in the upper atmosphere. Today, that layer is still protecting all life on Earth from damaging solar radiation.

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The term “pollution” comes from the Latin verb “polluere”, which means to dishonour or defile. Since ancient times, human beings have been polluting and defiling both nature and humanity, and lately we have begun calling this pollution “externalities”. The production of goods and services, from the copper forges of the Roman empire to contemporary plastic bags, leads to the release into the environment of molecules that are harmful to life.

The notion of intention is at the crux of the global problem of pollution, which contributes to the destruction of life on Earth, both in its diversity and in its quality. If someone were to start breaking everything around them, that person would immediately be locked up. However, when economic benefit is involved, that same person or entity may actually be encouraged and subsidized. As soon as money is part of the equation, destruction is permitted. The environment and human life are eclipsed by the false god of profit. To oil barons, oil spills and climate change are acceptable risks. For the arms dealer, dead bodies are a tolerable pollution.

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Today, more than one third of fish and seafood contains plastic, while 80 per cent of the world’s tap water contains microscopic particles of plastic. The carbon dioxide that humans have already emitted will cause sea levels to rise by 12 meters. The rivers pour their toxic waters into the seas, the bottom of which are relentlessly scraped by industrial activity.

But it’s always involuntary. We do not want to kill the polar bear as we step on the gas pedal. We do not do it on purpose! But we could make a purposeful choice not to do it.

A circular economy mimics the natural processes from which we have alienated ourselves. It implies that there is no waste. That every product, every activity, feeds other processes of valorization. We have become the masters of this planet by cutting ourselves from the Earth’s natural cycles. To continue to survive on this planet, we will have to learn to integrate these cycles into our economic system.

Our politics and our values have bowed down before the economic algorithm that governs us all. This algorithm has brought us many benefits, including safety, comfort and convenience that are unprecedented in human history. But it has also led to the destruction of the environment, and immeasurable amounts of pollution. This system must change to take externalities into account. We are becoming too crowded on this island in space to further ignore our impacts.

~Pierre-Yves Cousteau

p.s. I would like to add that I do not believe in criminalising consumers for global pollution issues. Everyone has a role to play in finding solutions and bringing about change, including those who profit the most from them.

This opinion article was originally published by the United Nations Environment Program in French (see the origin version below) as part of the #BeatPollution campaign launched at the United Nation Environment Assembly conference in December 2017.

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Pollutions

Quand j’étais enfant, mon père le commandant Cousteau, aventurier et explorateur des océans, me grondait parfois pour quelque attitude ou geste ayant entrainé une conséquence malheureuse. « Je n’ai pas fait exprès ! » m’en défendais-je. Et sa réponse, toujours la même : « Tu aurais pu faire exprès de ne pas le faire. ».

Il y a plus de 3,8 milliard d’années, de microscopiques organismes marins commencèrent la production d’une nouvelle molécule sur notre planète, un déchet de leur métabolisme, rejeté sans ménagement dans l’eau et l’air : le dioxygène. Bulle par bulle, ces minuscules colons oxydèrent non seulement tout l’ensemble de la croute terrestre, mais aussi tous les océans. Ce dioxygène, d’une toxicité redoutable pour tous les autres microorganismes qui étaient jusqu’alors maitres de la planète, se transforme en couche d’ozone au contact des rayons ionisants dans la haute atmosphère, et protège aujourd’hui encore les organismes terrestres des radiations solaires mutagènes.

Le terme pollution, du latin Polluere, désigne la souillure. Depuis l’antiquité, l’homme pollue et souille, la nature comme lui-même, ce que l’on regroupe aujourd’hui sous le terme d’externalités. La production de biens et de services, des forges de cuivre de l’empire Romain aux sacs plastiques contemporains, entraine la libération dans l’environnement de molécules qui nuisent à la vie.

La notion d’intention est au centre de ce problème global qui contribue à l’appauvrissement de la vie sur terre, tant dans sa diversité que dans sa qualité. Si quelqu’un se met à tout casser, détruire, dégrader autour de lui, on l’enferme sans attendre. Cependant, des lors qu’il en tire un bénéfice économique : on l’encourage, on le subventionne. Dès que l’argent entre dans l’équation, toutes les destructions sont encouragées. L’environnement et la vie humaine s’éclipsent devant le veau d’or. Pour le pétrolier, marées noires et changement climatique sont des risques acceptables. Pour le marchand d’armes, les cadavres sont une pollution admissible.

Aujourd’hui plus d’un tiers des poissons et fruits de mer contiennent du plastique. 80% de l’eau du robinet du monde contient des microparticules de plastique. Le CO2 que nous avons déjà émit nous garantie une montée des eaux de plus de douze mètres. Les fleuves et rivières déversent leur contenu toxique dans les mers dont nous raclons le fond avec un acharnement industriel. Mais c’est toujours involontaire. Nous ne souhaitons pas tuer l’ours polaire en appuyant sur le champignon. Nous ne le faisons pas exprès ! Mais nous pourrions faire exprès de ne pas le faire.

La circularisation de l’économie mime les processus naturels desquels nous nous sommes aliénés. Elle implique qu’il n’existe pas de déchets. Que tout produit, toute activité, alimente d’autres processus de valorisation. Nous sommes devenus les maitres de cette planète en nous coupant de ses cycles. Pour le rester, nous devrons les intégrer à notre système économique.

La vie politique, les valeurs, ont rendu les armes face à l’algorithme économique qui nous gouverne tous. Cet algorithme, nous lui devons une sécurité, un confort, une commodité sans précèdent dans l’histoire humaine. La destruction de l’environnement est une de ses conséquences involontaires, ses pollutions. Il faut que ce système évolue pour tenir compte des externalités. Nous devenons trop nombreux sur cette ile dans l’espace pour ignorer plus longtemps nos impacts.

~ Pierre-Yves Cousteau

Cet article fut publié par le Programme pour l’Environnement des Nations Unies lors de la campagne #BeatPollution lancer en Décembre 2017 à la conference UNEA.

5 thoughts on “Pollutions

  1. Exelente …para que la Gente Comprenda lo importante que es cambiar la forma de pensar con respecto a nuestros residuos contaminantes ,para que no nos envenenemos por nuestra propia forma de pensar Errada y Contaminante!!!

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  2. L’objectif c’est la santé de la terre et de tout ce qui y vie.
    La pollution c’est quand l’équilibre entre la production de déchets et leur élimination naturelle n’est plus respecté. 1 milliard d’êtres humains en 1800 , 6 milliard en 2000. Peut-être faudrait-il faire quelque chose en attendant de trouver des solutions propres pour nourrir tout le monde?

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